SportsTahiti MAG’ : Vanessa Roche, une fée sensible qui fait danser

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Vendredi 20 Avril 2018 – Derrière les paillettes, le maquillage, les sourires sincères et les chorégraphies artistiques se cache la sueur de l’effort, la volonté de s’exprimer à travers une réelle discipline physique parfois sous-estimée. Une jolie silhouette athlétique dessine des mouvements aériens et gracieux comme un ange descendu des nuages pour partager a qui le désire, sa plus grande passion : la danse. C’est au travers des valeurs de partage et de l’énergie bienveillante que transmet Vanessa Roche que l’on comprend le succès de son école éponyme. Sportstahiti est allé à la rencontre de cette artiste qui a fait de son rêve une réalité.



Ia ora na Vanessa, peux tu te présenter s’il-te-plaît ?

« Je me présente Vanessa ROCHE, professeur de danse depuis 7 ans. Je suis une polynésienne de papa métropolitain et maman polynésienne. Mon grand-père est John MARTIN, co-fondateur de l’académie de langue Tahitienne, qui nous a malheureusement quitté en 2012. J’ai toujours été passionnée par la danse, petite je n’ai d’ailleurs jamais rien fait d’autre que de la danse. »


Depuis quand danses-tu ?

« Je danse depuis que j’ai l’âge de 6 ans et la danse ne m’a jamais quitté depuis »

Avec qui as-tu fais tes premiers pas de danse ?

« J’ai commencé la danse avec Lorenzo Smith. Avant de créer sa troupe de danse Traditionnelle il était professeur de Jazz. »

Quels styles de danses pratiques-tu ?

« Je danse essentiellement le Jazz, mais plus particulièrement le Lyrique, qui est une évolution de la danse Jazz. Elle est un peu plus aérienne, plus étirée et féminine. C’est un mélange entre le Hip-Hop et la danse classique tout en gardant les bases Jazz. Malheureusement, je ne trouve pas le temps de faire d’autres styles (rires) mais le Hip-Hop, la danse classique, la danse orientale sont des danses que j’apprécie également et que je pratique quand je trouve le temps donc pas souvent (rires) »

Depuis quand as-tu ton école de danse ?

« J’ai créé mon école l’année de mon retour au Fenua en 2010. Nous avons commencé avec 18 élèves et très peu de créneaux horaires dans une salle de fitness. La demande devenait de plus en plus importante alors nous avons ouvert notre propre local comprenant 1 salle de cours de 110m2. L’engouement fût de plus en plus fort que nous avons dû continuer à nous agrandir. Donc, en Juillet 2017, nous sommes passés d’une salle à trois salles de cours de 110m2, climatisées et aujourd’hui nous comptons plus de 230 élèves.

Raconte nous comment es-tu passée de danseuse à directrice d’école, le parcours a t-il été simple ?

« Lorsque j’étais en France pour passer mon Diplôme D’Etat de danse, j’ai été entouré de beaucoup de danseurs souhaitant devenir les plus grands danseurs, il y avait une compétition ardue entre eux qui me glaçait le sang. Je les voyais cherchant a écraser tout le monde quitte à être détesté des autres. Mais pour moi la danse ce n’est pas ça… Dans la danse, il doit y avoir une harmonie, une complicité entre les danseurs. C’est l’énergie de cette même passion partagée par le groupe qui est beau à voir. En France, j’ai eu de très belles expériences en tant que danseuse et à chaque fois je me suis retrouver dans un groupe qui prônait les mêmes valeurs que moi mais à partir du moment où on te propose de participer à une compétition internationale, que tu passes les sélections et que tu es prise et bien c’est comme si toutes ces valeurs s’envolaient. Lorsque je me suis retrouvée à participer à l’Eurovision, les autres n’avaient plus le même regard sur moi, la jalousie prenait le dessus. Une fois mon diplôme en poche, je suis partie aux Etats-Unis pour continuer ma passion et surtout me rapprocher du style de jazz que j’aimais. J’y ai passé de supers moments, j’ai intégré une troupe mais tout était si faux.

Face à toi tout le monde était si gentil mais ce n’était que superficiel. Une fois sortie des répétitions il n’y avait plus personne, c’était chacun pour soi. Puis, j’ai une amie qui a ouvert sa salle de fitness et qui m’a proposé de donner des cours dans sa salle lorsque je rentrerais à Tahiti. La chaleur humaine de notre île me manquait tellement que je n’ai pas attendu longtemps avant de rentrer. Alors j’ai ouvert mon école.

Et pour être honnête je trouve beaucoup plus de plaisir à partager ma passion, mon expérience, de voir les progrès d’année en année de mes élèves et surtout de voir que j’arrive à leur transmettre mon amour pour la danse que je ne ferais pour rien au monde marche arrière.

Peux-tu nous dire un mot sur les professeurs de danse ?

« La profession de danse n’est pas juste savoir danser et donner un cours. Il y a un véritable partage avec les élèves. Ce que j’ai recherché chez mes professeurs c’est bien sûr la passion mais surtout le respect des autres donc le respect des élèves. Et nous essayons de faire en sorte que ça ne soit pas juste de l’apprentissage mais aussi de l’amusement (contrôlé bien entendu). Nous ne devons pas attendre de nos élèves qu’ils y arrivent (nous ne sommes pas tous égaux de ce côté là) mais nous devons trouver des solutions, parfois plusieurs solutions dans un même groupe, afin que chaque élève puisse avancer et évoluer même si c’est à un rythme différent. De ce fait, les élèves prendront de plus en plus confiance en eux et arriveront ainsi à bouger plus facilement mais aussi cela se ressentira dans la vie de tous les jours.
Indirectement la danse est une vraie leçon de vie.

Comment se passe la préparation du spectacle de fin d’année ?

« Le spectacle se prépare pratiquement 1 an à l’avance, il faut chercher un thème, une fois le thème établi il faut préparer le filage et la répartition des tableaux entre professeurs, décider des élèves qui auront un rôle en fonction de leur implication et de leur évolution, rechercher des musiques, rechercher des costumes, réfléchir au décor, rajouter des répétitions en dehors des cours si besoin. Préparer le visuel du spectacle qui servira à promouvoir le spectacle, préparer des fiches techniques pour les techniciens du théâtre, fabriquer les accessoires nécessaires au spectacle, aller aux rendez-vous media pour parler du spectacle … et j’en passe. »

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?

« L’Eurovision, danser devant plus de 10.000 spectateurs est une chose absolument incroyable, l’énergie du public est tellement puissante que tu as l’impression de vivre un rêve. »

Des projets pour la nouvelle année ?

« Et bien le plus gros projet est notre prochain spectacle qui se déroulera fin avril et aussi avec l’aide de notre professeur Manava (Champion de France en Hip-Hop) nous préparons un groupe d’ado au concours Hip-Hop International. »



Si tu n’avais pas fait de danse, quelle activité aurais-tu aimé faire ?

« Je ne vais pas être très créative pour le coup mais je reste dans l’art… J’aurai adoré faire du patinage artistique et de la GRS. Et surtout, mais c’est encore de la danse… de la danse sportive (la danse à deux comme dans Danse avec les stars, Rumba, Jive, Paso doble, Quick Step …) je trouve tellement élégant et beau quand deux personnes dansent en harmonie, c’est presque comme si le partenaire était ton ombre… c’est splendide. »

Un dernier mot ?

La danse est une discipline qui demande la même rigueur qu’un autre sport mais la difficulté qu’il y a par rapport aux autres c’est cette notion d’art, de création, d’acceptation de son corps et d’expression. Tu ne dois faire qu’un avec la musique, en cachant la difficulté du mouvement et faire rêver les personnes qui te regardent.


Contact :
FB : Centre de Danse Vanessa Roche
mail : vanessaroche@mail.pf
tél : 87224593


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Trishka

l'auteurPN

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