Nous avons pu faire la connaissance de Jonas Katupa, un Polynésien de 27 ans qui a connu un grave problème de surpoids. À 16 ans, il pesait 196 kilos avant de réussir progressivement à changer sa destinée. Football, boxe thaïlandaise, rugby puis crossfit… le sport et surtout l’aide de son coach, Jean-Baptiste Cipriani, lui ont permis de reprendre le contrôle de son corps. Il a même participé en 2022 à ses premières compétitions de crossfit.
Jonas Katupa a 27 ans, il est originaire de Papeete. Il a effectué sa scolarité entre le collège La Mennais et le lycée Saint-Joseph de Pirae où il a obtenu un baccalauréat professionnel de comptabilité. Il a ensuite travaillé à l’OPH puis à l’aviation civile où il est aujourd’hui comptable. Un parcours “normal” si ce n’est que Jonas a dû faire face à un problème malheureusement très fréquent en Polynésie française : le surpoids.
Jonas a toujours fait du sport sans toutefois faire attention à ce qu’il mettait dans son assiette. Il démarre avec le football “avec les copains” puis, au lycée, il se met à la boxe thaïlandaise qu’il pratique environ cinq années. Pendant toute son enfance et adolescence, Jonas prend du poids, allant jusqu’à peser 196 kilos à l’âge de 16 ans. Une situation qu’il va finalement vouloir changer en voyant qu’il perd en autonomie : ses parents doivent l’aider dans sa vie de tous les jours.
Il décide “d’aller vers des personnes qui faisaient attention à leur santé” en se mettant au rugby. Il change ainsi une partie de son environnement social et pratique le rugby environ trois, quatre années. Mais il n’est pas encore pleinement satisfait et c’est la rencontre avec le crossfit qui va réellement changer la donne par rapport à son surpoids. À 23 ans, il se met donc au crossfit et à la musculation, il pèse alors pas moins de 155 kilos.
Aujourd’hui, après quatre années de crossfit, il pèse 98 kilos et a même participé, courant 2022, à ses premières compétitions.
Parole à Jonas Katupa :
Comment t’y es-tu pris pour perdre du poids ?
“Vers la vingtaine, j’ai commencé par réduire mes quantités de nourriture sans réellement comprendre. Au lieu de manger deux assiettes, je mangeais une assiette normale. Au bout de deux ans, je commençais à stagner parce que je faisais cela tout seul. Lorsque j’ai commencé le crossfit il y a quatre ans, j’ai été coaché dans l’alimentaire par un copain. Ensuite, je me suis fait aider par un coach. C’est là que les choses ont vraiment changé. ”
Qu’est-ce qui t’a plu dans le crossfit ?
“Je suis quelqu’un qui aime les challenges, j’ai connu le crossfit dans les médias en voyant les pratiquants faire plein d’exercices différents, j’ai voulu essayer. Cela n’a pas été sans mal, j’ai dû m’y faire, j’ai dû demander des conseils. C’est le fait de réussir des petites étapes qui m’a fait prendre goût au crossfit. Je ne regrette pas du tout d’avoir choisi cette discipline. Je kiffe vraiment ce que je fais. Je prends beaucoup de plaisir à aller m’entraîner.”
Comment te sens-tu aujourd’hui ?
“Beaucoup mieux, ma vie a changé. Ma famille, mes oncles et tantes avaient de la peine pour moi. Ils voyaient ce que je faisais et ils savaient que ce n’était pas bien. Ils ne voulaient pas faire les tontons méchants et ne me disaient rien. Aujourd’hui, les choses ont changé, je suis devenu leur fierté et je suis vraiment content de tout ça. Je les motive même à prendre soin d’eux. J’ai toujours voulu faire ça, montrer à tout le monde que si je peux le faire, tout le monde peut le faire.”
Comment s’est passé ce changement de mode de vie ?
“J’ai dû faire des sacrifices, surtout au niveau social parce que, avec tout ce que je fais actuellement, je n’ai plus beaucoup de temps avec ma famille, je passe mon temps à la salle. Par exemple, pour ne pas manger la pizza que maman a commandée, je me mets à part, je reste dans ma chambre, j’attends qu’elle finisse de manger et je vais manger mon blanc de poulet et ma salade. Ce sont tous ces moments en famille que je dois sacrifier. Il y a beaucoup de personnes qui m’envoient des messages, qui m’appellent même pour me demander mon ‘secret’. Il n’y a pas de ‘secret’, c’est seulement des sacrifices et du travail dur. C’est aussi le fait de voir les choses d’une autre manière.”
Comment se passe ton entraînement ?
“Je suis obligé de caler mes entraînements par rapport au travail. Je m’entraîne généralement de 16 h à 19 h du lundi au vendredi et le samedi de 9 h à 11 h. Je commence par un peu de force, ensuite j’enchaîne sur du cardio. Le crosfitt, c’est varié, il y a de la gymnastique, des barres, de la course… cela dépend de la programmation du jour. Je termine par de la musculation. Le dimanche, je me repose, je vais en randonnée ou à la mer en famille. On est toujours dans l’objectif de la transformation physique, mais cette année j’ai des objectifs complémentaires, j’ai envie de faire des compétitions, j’en ai fait quelques-unes d’ailleurs. C’est encore autre chose, cela me pousse à faire encore mieux que ce que j’ai déjà fait.”
Un dernier mot ?
“Je passe un coucou à mes amis de Crosfitt Varua et Gymzone, un grand merci à mon sponsor Aito Sport et un grand merci surtout à mon coach Jean-Baptiste Cipriani. Sans lui, je pense que je n’aurais pas pu accomplir ce que j’ai accompli. Merci aussi à ma famille et à ma mère. Elle est tellement contente de tout ce que j’ai fait qu’elle m’encourage à continuer, mais je sais que les moments en famille sont diminués, je suis désolé pour ça. Je la remercie de faire ce qu’elle peut pour m’aider à réussir dans mes objectifs.”
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SB
