SportsTahiti MAG’ : David Tepava et le retour de Shell sur le devant de la scène du va’a local

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Vendredi 12 Avril 2019 – Shell va’a est le club le plus titré du monde du va’a que ce soit à la Tahiti Nui Va’a (6 victoires), au fa’a’ati Moorea (11 victoires), à la Molokai Hoe (11 victoires), et à la Hawaiki Nui Va’a (7 victoires). C’est d’ailleurs sur la dernière course de l’année et la plus prestigieuse que Shell avait les plus grandes difficultés à renouer avec la victoire. En effet depuis 2011, l’équipe au coquillage s’est « cassé les dents » à plusieurs reprises en 2012, avec une victoire d’EDT, en 2013 avec Paddling connection, de 2014 à 2017 avec EDT. 2018 fut l’année du renouveau avec enfin une victoire à la mythique Hawaiki Nui Vaa.

La raison, le retour aux rennes et à la barre de l’équipe de l’emblématique David Tepava (recordman de victoires à la Molokai et Hawaiki Nui Vaa). En effet, après plusieurs valses des entraîneurs, Shell décidait en début d’année 2018 de faire confiance à « Patou ». Si le début de saison 2018 était en demi-teinte avec une décevante 5ème place à la Polynésie la 1ère. Le reste ne fût qu’une démonstration de l’équipe dirigée par David Tepava : une 1ère place au Faaati Moorea, à la Tetiaroa Royal Race, à la Molokai hoe et enfin une victoire tellement attendue à l’Hawaiki Nui Vaa 2018.

« Patou » a su transcender son équipe en leur faisant adopter le fameux « huti paari » un coup lent et puissant. De plus, il s’est passé des services de rameurs comme Kévin Ceran-Jerusalemy ou Manutea Millon pour ne citer qu’eux pour faire confiance à une jeune génération prometteuse mais surtout à l’écoute de leur coach. C’est dans leur centre d’entraînement de Fare Ute que David Tepava a répondu aux questions de SportsTahiti.

Ia ora na David, présente-toi en quelques mots.

« Je m’appelle David Tepava, je suis né le 31 janvier 1982. Je suis l’entraîneur et le barreur de l’équipe de Shell va’a. Je suis en concubinage et j’ai deux garçons Keahi et Ikivai. »

Dans quel état d’esprit était Shell Va’a à ton arrivée en tant qu’entraineur ?

« Cela n’a pas été évident au début car je n’avais été jusque là que rameur. Alors devenir entraîneur/rameur, c’est deux statuts complètement différents mais l’équipe s’est vite adaptée. Pour ma part, cela a été un véritable challenge d’autant que j’ai 18 ans de rame dans cette équipe. »

Pourquoi est-ce que Shell Va’a t’a choisi en tant que coach ?

« Tout simplement de par mon expérience en terme de victoires. J’ai gagné toutes les plus grandes courses qui existent du Heiva, en passant par le Hawaiki Nui Vaa et Molokai. Et quelque part, je pense connaître les secrets qui mènent à la victoire. »

Pourquoi avoir dit oui ?

« Déjà parce que Shell va’a est gravé en moi, c’est toute ma vie. De plus, j’ai été écarté pendant quelques années et revenir a été comme un retour aux sources. Et puis, je sentais que je pouvais apporter quelque chose à mon club de toujours, je leur devais bien ça. »

Pourquoi t’être séparé de plusieurs grands noms de la discipline ?

« En tant qu’entraineur, j’avais ma vision des choses en pensant surtout équipe, cohésion de groupe, qu’il fallait s’investir pour le club. Certains rameurs étaient plus dans une vision individualiste du coup, ils se sont écartés d’eux mêmes »

Comment as-tu fait pour ressouder ton équipe après plusieurs mésaventures à Hawaiki Nui Va’a ?

« Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Etant entraîneur mais aussi rameur, j’ai montré l’exemple jour après jour. De plus, comme je le disais, de par mon expérience, je sais comment faire pour gagner. Et pour cela, il suffit de me suivre. »

Pourquoi avoir adopté le fameux coup « huti paari » ?

« Après avoir essayé plusieurs programmes d’entraînement, plusieurs pirogues, gagné toutes les courses, je me suis rendu compte que l’important n’est pas la vitesse du coup de rame mais tout simplement la vitesse de la pirogue. Et le « huuti paari » te permet d’obtenir une très bonne vitesse du va’a mais surtout de pouvoir récupérer en même temps. Il a fallu cependant beaucoup travailler pour cela et mettre en confiance les gars par rapport à ce coup. »

Pour toi, qu’est ce qu’un bon entraîneur ?

« Un bon entraîneur est celui qui a confiance en ses rameurs et qui a confiance en lui. Après tout est question de feeling. Si l’osmose est là avec les gars, qu’on devient une vraie famille, on peut tout gagner ! »

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?

« Sur le plan sportif, j’ai tout gagné et c’est magique. De plus rester au top, n’est pas évident non plus… Grâce à la rame, j’ai pu obtenir un travail. Je ne remercierai jamais assez le « patron » pour cela. »

Que penses-tu de la nouvelle génération de rameurs qui arrive ?

« Cette nouvelle génération est très prometteuse. Certains se spécialisent sur le côté individualiste et le côté sponsoring et c’est tout à leur honneur. Mais d’autres ont énormément de potentiel mais surtout en groupe et c’est plutôt cette deuxième catégorie qui me plaît car sur un V6, c’est tout le monde au même niveau. »

Quel est ton meilleur souvenir en tant que rameur ?

Ohlalala, y’en a tellement ! Mais si je dois en choisir un, c’est bien notre 3ème victoire consécutive à la Molokai. Car tout le gratin mondial nous donnait perdant et pouvoir leur prouver le contraire était tout simplement incroyable !

As-tu un message à faire passer aux jeunes ?

« Faites du sport avant tout ! »

Retrouvez le SportsTahiti MAG’ #8 ici

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Delano Florh

l'auteurPN

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