Vahine : Chloé Yuam, espoir féminin de l’année

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À seize ans à peine, Chloé Yuam est, depuis octobre dernier, vice-championne du monde de Pole Art Junior Professionnel. Née à Paris d’un père chinois originaire de Tahiti et d’une maman française, la jeune fille a grandi au fenua.

« Mes parents voulaient que je grandisse ici, je suis arrivée vers l’âge de neuf mois », confie Chloé. Fille unique, elle vit avec ses parents à Papeete même. Scolarisée en classe de première, au lycée La Mennais, la championne, qui est très branchée science, est plutôt bonne élève. Son aventure dans l’univers de la pole dance a commencé il y a quatre ans, lors d’un simple stage de vacances. « J’ai découvert ce sport avec une copine, lors d’un stage de pole organisé par M-Pol’Arts. Sa mère m’a proposé de participer, j’y suis allée, ça m’a beaucoup plu et j’ai décidé de continuer », se souvient la lycéenne. Ainsi, à douze ans, alors qu’elle ne pratiquait aucun autre sport en dehors de la danse traditionnelle chinoise, Chloé a complètement accroché avec cette activité qui naissait tout juste au fenua. « J’aime beaucoup cette discipline parce que, en fait, tu travailles vraiment tout : la souplesse, la force, la technique et, en plus, il faut aussi être gracieuse », s’amuse-t-elle.

Fille du photographe professionnel Jean-Philippe Yuam, Chloé est très attachée au côté artistique de la discipline. « La pole a un côté sportif puisque c’est physiquement très complet mais il y a aussi tout l’aspect technique. C’est une discipline qui se rattache aussi à l’art, à la danse… C’est pour ça d’ailleurs que l’on fait des spectacles, des chorégraphies », explique Chloé. Un an après ses premières figures sur la barre, la jeune fille, soutenue par ses parents, a souhaité connaître son niveau et se mesurer à d’autres athlètes de la discipline. « J’ai fait ma toute première compétition de pole en 2018, c’était à las Vegas dans la catégorie novice. J’ai gagné ; du coup, ça m’a encouragée à continuer et à me donner à fond. »

Concourir via la visioconférence

Depuis son premier podium, la jeune fille n’en démord pas et s’est imposée une hygiène de vie un peu plus stricte. « J’ai toujours fait attention à mon alimentation mais depuis que j’ai commencé la pole en compétition, j’essaie d’avoir une meilleure hygiène de vie encore. Mais si je fais tout ça, ce n’est pas parce que je fais de la pole, c’est vraiment mon mode de vie. » Ainsi, pour garder la forme et la motivation de continuer à s’entraîner, Chloé jongle entre le fitness, le stretching ou encore la gym. Et ce rythme de vie, qu’elle s’impose avec plaisir depuis quelques années, semble finalement porter ses fruits. Si l’apparition de la Covid en 2019 n’a pas rendu son évolution évidente, Chloé n’a pas chômé cette année. « Avec la Covid, ça a été compliqué de partir mais il y a quand même trois concours qui ont été organisés en vidéoconférence. C’est chouette, ça m’a donné l’occasion de concourir cette année. » Ainsi, en ne dépassant pas les frontières, elle a remporté en juillet dernier le titre de championne de France ! En août, elle a décroché la première place aux championnats du Canada avant de finir vice-championne du monde dans sa catégorie. « Même si tu n’es pas sur place, c’est un vrai challenge de présenter un chorégraphie. Tous les athlètes sont dans les mêmes conditions et c’était une super expérience de tester cette façon-là de concourir. Le fait de réussir à me classer en haut du podium dans ces conditions, c’est génial et motivant. »

Des projets et des rêves pleins la tête

Le bagage de la jeune fille commence à peser, à seize ans à peine, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « L’an prochain, je vais retenter ma chance pour les championnats de France qui auront lieu à Marseille. J’espère ensuite être qualifiée pour les championnats du monde qui sont prévus en Suisse. » Pleine d’énergie et de rêves, la championne, qui aime cuisiner à ses heures perdues, pense déjà à son avenir. « J’ai le projet, à la fin de mes études, d’ouvrir un centre de bien-être avec de la pole dance, du stretching, du fitness, le tout avec un accompagnement. Je prévois de développer petit à petit mon projet pour, à terme, pouvoir proposer des conseils en nutrition et tout ce qui se rattache au bien-être des personnes. »


TROIS QUESTIONS À CHLOÉ

Quel est ton plus beau souvenir depuis que tu as commencé la pole ?

Quand j’ai vu mon prénom en haut du classement des championnats de France, ça m’a touchée, c’est un souvenir que je garderai en tête à vie je pense. J’avais tellement peur de regarder les résultats (…) et quand j’ai découvert que j’étais championne et qualifiée pour les championnats du monde, ça m’a encouragée encore plus à me donner à fond pour réussir.

La pole est un sport dans lequel tu te dévoiles, ce n’est pas trop compliqué à gérer ce côté-là ?

Pour moi, ça n’a pas été un frein. Ce n’est pas évident au début, c’est sûr… mais je gardais en tête que j’avais des objectifs et je faisais abstraction du reste.

Des conseils à donner à des jeunes qui hésiteraient à s’y mettre ?

Si tu as un objectif ou simplement si tu as envie de te faire plaisir, faut pas hésiter, il faut y aller. Il faut le faire pour ça, pas par rapport aux autres. Dans la vie, il faut faire ses proches choix. Il faut tester et voir après. Il ne faut pas avoir honte. Tu n’y arriveras peut-être pas dès le premier cours mais à force de persévérance, tu y arriveras.

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SPT Reporter

l'auteurPN

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