SportsTahiti MAG’ : Hawaiki Nui Va’a 2022, ENFIN !

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Qui succèdera à Shell Va’a, Team OPT et Air Tahiti Va’a ? Réponse le vendredi 28 octobre aux alentours de midi après l’arrivée de la 29e édition de la grande course mythique Hawaiki Nui Va’a ! Le parcours principal Huahine-Raiatea-Taha’a-Bora Bora reste inchangé, du 26 au 28 octobre 2022, mais l’organisation proposera une nouvelle course, la Aere Rai’e, le samedi 29 à Bora Bora, ouverte à de nombreuses catégories : benjamins, minimes, cadets, entreprises, mixtes, para va’a et licences loisir… Rendez-vous à Huahine dès le 25 octobre pour vivre cet événement exceptionnel !

Deux longues, longues années sans la course mythique qu’est Hawaiki Nui Va’a… La crise sanitaire aura eu raison momentanément de ce moment unique et si précieux de la vie culturelle et sportive de la Polynésie française. Mais il en faudra plus pour mettre à terre l’organisation qui a dû « cravacher » pour remettre la machine en marche après deux éditions annulées.

Shell Va’a, grand favori

Après une longue période sans succès sur l’Hawaiki Nui Va’a pour Shell Va’a de 2012 à 2017, le retour aux commandes du team de David Tepava a permis à Shell de renouer avec le succès de manière durable depuis les deux dernières éditions de 2018 et 2019. Après deux années d’interruption en raison de la crise sanitaire en 2020 et 2021, Shell Va’a pourra-t-il assurer une troisième victoire d’affilée ? Le team fait, en tout cas, figure de grand favori au vu des résultats 2022 puisqu’il s’est imposé dans toutes les courses importantes de la saison : le Marathon Polynésie la 1ère, la Tahiti Nui Va’a, le Faati Moorea, la Vodafone Channel Race… Mais aussi longue soit la liste des victoires de l’année, rien n’est jamais acquis en va’a. Les challengers profiteront de la moindre faille pour jouer les trouble-fête !

L’arrivée à Matira, un moment unique.

Team OPT reste une valeur sûre, une équipe bien organisée avec un effectif important. Comme Team OPT, Air Tahiti était sur le podium de la dernière édition et reste une équipe très forte. Manihi Va’a, coachée par Manutea Million, un de nos meilleurs rameurs actuels, sera également une équipe à suivre, elle a d’ailleurs terminé à la deuxième place lors de la dernière course majeure, la Vodafone Channel Race. Hinaraurea ou encore Pirae seront aussi des challengers potentiels. Paddling Connection, équipage réputé pour être à bas régime pendant l’année, se révèle à chaque Hawaiki Nui Va’a et peut créer la surprise comme il l’a créée en s’imposant en 2013. Quant à EDT Va’a, vainqueur quatre fois d’affilée de 2014 à 2017, si le départ de rameurs cadres a fait descendre le club des podiums habituels, le team reste dans le Top 8 et ne doit pas être sous-estimé…

Parole à Élise Maamaatuaiahutapu :

Parole à Élise Maamaatuaiahutapu :

Comment s’annonce cette édition ?

« Après deux ans d’arrêt, c’est sûr que ce n’est pas facile pour l’organisation au niveau administratif. On a beaucoup de demandes d’inscription de retardataires. On a aussi beaucoup de demandes d’autorisations, beaucoup de questions à résoudre au niveau de la sécurité, les autorisations des maires, des responsables des ports de chaque île, des responsables des goélettes qui doivent s’arrêter de Huahine jusqu’à Bora Bora… Tout ça, c’est beaucoup de travail. On a dû se remettre dans le bain, j’espère qu’on aura rien oublié ! »

À plusieurs semaines de la course, cela s’annonce comment au niveau participation ?

« C’est un redémarrage. On est obligés d’appeler les clubs pour ne pas qu’ils oublient de donner au moins un engagement de principe… On a dû décaler le délai pour permettre à tout le monde de pouvoir s’inscrire sans pénalisation au niveau financier. Ce n’est pas évident. »

Des nouveautés pour cette 29e édition ?

« On reste fidèle à notre parcours, si ce n’est que cette fois la course des femmes et des juniors se fera sur Tumaraa. C’est une année sur deux entre Tumaraa et Taputapuatea. La grande nouveauté concernera une course supplémentaire pour les plus jeunes, demandée de longue date par le maire de Bora Bora, M. Tong Sang. Ce dernier nous a souvent fait remarquer que tout le monde repartait rapidement de Bora après l’arrivée du vendredi, ce qui est compréhensible car au total, c’est une semaine de mobilisation pour tout le monde. Mais on a décidé de proposer une course le samedi 29 octobre à 8 heures. Le départ se fera à Vaitape et l’arrivée sera à Matira. Par rapport aux catégories concernées, on a imaginé faire participer nos tout-petits pour préparer la relève de notre discipline avec les benjamins, les minimes filles et garçons ainsi que les cadets et cadettes, les catégories mixtes car on a beaucoup de demandes, les entreprises également. On nous a également sollicités pour une ouverture de la course aux licences loisirs. On a voulu ouvrir à un maximum de participants. »

Et au niveau de la participation internationale ?

« J’en suis la première étonnée, car nous avons la participation de l’Australie à travers notre ami Jeff Renvoyé, un Tahitien qui y vit depuis de nombreuses années. Nous avons également une équipe de Nouvelle Zélande qui participe. On a la Californie aussi, nous avons les îles Fidji… On ne pensait pas avoir autant d’étrangers. Il y a la métropole également qui participe avec cinq équipages. On est donc satisfaits sur ce point, compte tenu de la situation de ces dernières années. »

Et les questions liées à l’environnement, à la lutte contre le dopage ?

« Comme chaque année, on y travaille. On a mis en place il y a trois ans le jeu “Poly Ploggin”, un concours de ramassage des déchets ; il sera bien sûr maintenu cette année, ce qui permettra de faire passer différents messages auprès de nos athlètes. Nos accompagnateurs sont également concernés par rapport à ces questions d’environnement. Concernant le dopage, on mettra en place comme en 2019 une action dans ce sens sur toutes les étapes que ce soit à Raiatea, Taha’a ou Bora Bora. Nous travaillons avec Sabrina Doom, de la cellule anti-dopage de la Direction Jeunesse et Sport ; il s’agira avant tout de faire du dépistage et de la prévention. »

Un commentaire sur l’absence de Tahiti aux derniers championnats du monde de vitesse ?

« Cela fait mal de voir les championnats du monde sans les Tahitiens, très mal. Mais c’est un choix difficile que la fédération a fait. On a voulu avant tout protéger notre population pour ne pas retomber dans le Covid. Les confinements ont été très difficiles pour le sport polynésien. La raison première a été la question sanitaire, la deuxième a été une raison financière. Ce genre de déplacement est très cher et nous ne pouvions prendre le risque de ne pas aller au bout de l’événement. »

Un dernier mot, un remerciement ?

« Un grand merci bien sûr à nos sponsors, nos partenaires qui nous sont fidèles. Nos rameurs également qui s’entraînent dur, qui se lèvent tôt pour ça. Je le vois, les entraînements ont démarré, dès quatre heures du matin ils sont sur l’eau ! Merci également aux responsables, aux présidents des clubs, sans oublier les familles qui sont très importantes pour le soutien des participants. Merci aussi à tous les tavana des îles, on vient de finir notre tournée d’information, ils attendent avec impatience la course. Les retombées économiques sur chaque île sont importantes, surtout que pendant deux ans c’était très calme ! Merci à la population des îles qui nous accueille à chaque édition. »

Vaimiti Maoni, et son club de Ihilani.

Parole à Vaimiti Maoni, coach et capitaine de Ihilani Va’a

Quelques mots sur ton club de Ihilani Va’a, actuellement en pleine ascension ?

« J’ai un bon groupe de filles motivées et sérieuses aux entraînements, ce qui explique le progrès de l’ensemble de l’équipe. »

Comment se passe la préparation pour Hawaiki Nui Va’a ?

« Après les courses du Heiva, on a fait surtout des entraînements individuels pour permettre à chacune de se relâcher un peu après les entraînements intensifs et les compétitions que l’on a enchaînés depuis le début d’année. Nous avons repris les entraînements collectifs vers le 20 août pour se focaliser sur Hawaiki Nui qui reste un des plus gros objectifs de l’année. Ce ne sera bien sûr pas du tout évident avec toutes les équipes qui seront présentes, notamment Teva Va’a qui voudra défendre son titre, les Hawaïennes, les équipes des îles qui créent toujours des surprises… donc il va falloir s’entraîner dur jusqu’au jour J. »

Comment appréhendes-tu votre participation après deux années sans Hawaiki Nui Va’a ?

« Tout le monde a hâte de revivre les moments exceptionnels liés à cette course magique qu’est Hawaiki nui, annulée par deux fois en raison de la crise sanitaire. Pour ma part, je la ferai avec ma propre team cette année et ce sera une grande première. Nous présenterons deux équipes vahine, pour certaines ce sera une première participation et donc une belle expérience. Nous avons hâte d’y être. »

 

Manutea Millon, coach et rameur de Manihi Va’a

Parole à Manutea Million, coach et capitaine de Manihi Va’a

Comment t’es-tu retrouvé à intégrer Manihi Va’a ?

« Alors que j’étais coach à Mataiea Va’a lors de la Vodafone Channel Race 2021, mon équipe ne participant pas, Manihi Va’a m’a contacté deux jours avant la course parce qu’il leur manquait un barreur. J’ai fait la course avec eux et on a fini deuxième. L’ambiance avait été super et leur président m’a demandé de rester. J’ai accepté en posant une condition, celle de pouvoir coacher l’équipe. Ils voulaient progresser mais il n’y avait pas de programme précis pour la saison, on a pu mettre cela en place ensemble. »

Quel est le bilan de la saison ?

« On a commencé difficilement mais là on a fait de bons résultats dernièrement entre la Tahiti Nui Va’a, le Faati Moorea et la Vodafone Channel Race où on se classe dans le Top 5. Donc là, on va préparer du mieux qu’on peut la Hawaiki Nui, en sachant que tous nos rameurs sont éparpillés. On a beaucoup de licenciés dans le club mais pour l’instant on est que huit à s’aligner pour Hawaiki Nui Va’a. La sélection s’est faite naturellement. On va se préparer du mieux que l’on peut. »

La deuxième place lors de la Vodafone Channel Race est de bon augure pour Hawaiki Nui Va’a ?

« Oui, c’est sûr qu’on est sur une note positive. Même si on n’était pas forcément au complet, on avait eu beaucoup de renforts de non-licenciés au club. Je reste positif car les absents lors de cette course sont de très bons éléments. La cohésion devrait même être supérieure car on se connaît mieux entre nous. C’est ce qu’il nous manque pour régler les petits détails qui font la différence. Le collectif ne s’improvise pas, les rameurs de Shell rament tous les jours ensemble, ils se connaissent par cœur. C’est ce qu’il nous manque et c’est ce que l’on va essayer de travailler pour être au top pour Hawaiki Nui Va’a. »

Tu ressens quoi à l’approche d’Hawaiki Nui Va’a ?

« C’est un plaisir et c’est surtout l’objectif de l’année. Quand j’ai intégré l’équipe, l’objectif d’Hawaiki Nui a été clairement défini comme l’objectif principal. Les autres courses étaient en fait comme une préparation, pour tester les bonhommes, tester les formations pour avoir la meilleure combinaison possible. Il y avait bien sûr des objectifs intermédiaires comme le Faati Moorea ou la Tahiti Nui où on se devait de faire de bons classements. On a demandé à nos gars d’avoir assez de congés pour venir tourner ensemble au moins un mois à un mois et demi sur Tahiti pour pouvoir faire de notre mieux et pourquoi pas jouer les trouble-fête lors de la grande course. »

Un dernier mot ?

« Avec le club, on tient à remercier nos sponsors et surtout le maire de Manihi et sa commune qui font du bon boulot et qui nous aident beaucoup au niveau du budget. On va se donner à fond, que le meilleur gagne ! »

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SB

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